Carcinome épidermoïde cutané
Définition
Le carcinome épidermoïde cutané (ou carcinome spinocellulaire) est un cancer de la peau qui se développe à partir des cellules de l’épiderme. Il est souvent causé par une exposition prolongée aux rayons UV du soleil ou des cabines de bronzage. Ce type de cancer se manifeste sous forme de plaques rouges, de croûtes ou de lésions qui peuvent devenir ulcéreuses. Bien qu’il soit moins fréquent que le carcinome basocellulaire, il présente un risque plus élevé de métastase si non traité rapidement.
Objectifs
L’objectif principal du traitement du carcinome épidermoïde est d’éliminer complètement la tumeur pour éviter la récidive ou la propagation du cancer. Le traitement vise également à préserver les fonctions et l’esthétique de la zone touchée.
Principales zones concernées
Le carcinome épidermoïde peut apparaître sur toutes les zones exposées au soleil, notamment :
- Le visage (front, nez, lèvres)
- Les oreilles
- Le cuir chevelu
- Les bras et les mains
- Les jambes. Il peut aussi toucher des zones moins exposées comme les muqueuses et les organes génitaux.
Consultations & parcours
La première chose à faire est de consulter un dermatologue qui pourra analyser l’intégralité de votre peau avec un dermoscope. Selon les lésions détectées, il pourra :
- Recommander d’en faire l’exérèse par un chirurgien dans les cas typique avec photos à l’appui.
- Les traiter par azote ou laser pour les lésions les plus superficielles ou mal localisées ou encore si l’état général du patient ne permet pas une chirurgie.
- Faire une biopsie si la lésion est atypique ou nécessite une confirmation histologique avec d’effectuer un geste délabrant.
C’est lorsque que la lésion est confirmée ou typique que le patient consulte alors un chirurgien plastique pour prendre en charge la tumeur. La taille, la localisation et la profondeur de la lésion détermineront la méthode chirurgicale à adopter. Le médecin prendra également en compte votre historique médical et les traitements antérieurs avant de proposer une solution adaptée.
Technique de l'acte
Le traitement de choix pour un carcinome épidermoïde est généralement chirurgical. Voici les principales techniques :
- Exérèse chirurgicale simple : L’ablation complète de la tumeur est effectuée sous anesthésie locale le plus souvent. Une marge de sécurité de 5mm autour du carcinome est retirée pour limiter les risques de récidive.
- Exérèse chirurgicale complexe : l’exérèse de la lésion est complète mais nécessite une reconstruction par lambeau. Selon la localisation et l’extension, il est parfois nécessaire d’avoir recours à une greffe de peau voire à une cicatrisation dirigée : le corps cicatrise seul à l’aide de pansement et nécessite beaucoup plus de temps.
- Traitement au laser : Pour les petits carcinomes, cette technique consiste à retirer superficiellement la lésion. Malgré son caractère séduisant, elle n’est pas recommandée en raison d’un taux de récidive trop élevé.
- Chirurgie de Mohs : Réservée aux cas complexes, cette technique permet de retirer les couches de peau de manière progressive et contrôlée sous microscope.
Les lambeaux cutanés en reconstruction
Les lambeaux cutanés sont une technique clé dans la reconstruction cutanée après l’ablation de cancers de la peau, tels que le carcinome basocellulaire ou le carcinome épidermoïde. Cette méthode consiste à déplacer un morceau de peau et de tissu sous-jacent, souvent proche de la zone opérée, pour couvrir la perte de substance causée par l’exérèse du cancer. Contrairement aux greffes, les lambeaux maintiennent leur propre vascularisation, ce qui favorise une meilleure cicatrisation et réduit le risque de complications. Les lambeaux cutanés sont particulièrement utiles sur des zones esthétiques sensibles comme le visage, où la préservation de l’aspect naturel et des fonctions est essentielle.
Post-traitement
- La plaie chirurgicale est suturée ou laissée ouverte pour une cicatrisation naturelle selon la technique utilisée.
- Des soins locaux réguliers seront prescrits afin de prévenir les infections et d’assurer une bonne cicatrisation.
- L’exposition solaire doit être évitée pendant plusieurs mois particulièrement sur la cicatrice.
- Des massages et une hydratation de la cicatrice doivent être réalisés 3 semaines après l’intervention afin d’optimiser au maximum votre cicatrice.
Suivi
- Une surveillance dermatologique est essentielle pour vérifier l’absence de récidive et détecter d’éventuelles nouvelles lésions.
- Des visites régulières, à raison d’une ou deux fois par an, sont recommandées.
- La protection solaire est un point clé pour limiter le risque de nouveaux carcinomes.
- L’autosurveillance et l’éducation du patient sont des points essentiels afin de consulter au plus tôt votre médecin ou dermatologue et si besoin de recourir à une chirurgie précocement.
- Il faut retenir que plus la lésion est petite, plus la chirurgie et ses conséquences esthétiques et fonctionnelles seront faibles.
Complications
Les complications liées à l’exérèse d’un carcinome épidermoïde sont rares mais peuvent inclure :
- Infections locales
- Hématomes
- Cicatrices inesthétiques ou hypertrophiques
- Récidive du carcinome si la tumeur n’a pas été complètement retirée
- Dans des cas exceptionnels, métastases à d’autres organes.
Tarifs
Les frais de traitement d’un carcinome épidermoïde varient en fonction de la technique utilisée et de l’étendue de la lésion. Une exérèse simple est à partir de 200 € de dépassement chirurgical et une exérèse avec une reconstruction est à partir de 400 € de dépassement chirurgical. Ce geste est pris en charge par la sécurité sociale et peut être partiellement ou totalement remboursée selon votre mutuelle.
Focus sur le pronostic
Le pronostic du carcinome épidermoïde cutané (CEC) dépend de plusieurs facteurs, mais en général, il est plutôt favorable lorsqu’il est diagnostiqué et traité précocement. Voici les principaux éléments qui influencent le pronostic :
- Stade du carcinome :
– Si le CEC est localisé et de petite taille, il a un excellent pronostic, avec un taux de guérison élevé après traitement chirurgical.
– Les CEC plus avancés, qui envahissent les couches profondes de la peau ou les tissus sous-jacents, ou qui se sont propagés à d’autres parties du corps (métastases), ont un pronostic plus réservé. - Taille et profondeur de l’invasion :
Les lésions plus grandes (plus de 2 cm de diamètre) et plus profondes (plus de 6 mm d’invasion dans le derme) présentent un risque accru de récidive locale et de métastases. - Localisation :
Les CEC situés sur les zones à risque élevé, comme les lèvres, les oreilles, ou les parties génitales, ont un risque plus important de récidive et de métastases. - Différenciation tumorale :
Les CEC bien différenciés, qui ressemblent davantage aux cellules normales de la peau, ont un meilleur pronostic que les CEC peu différenciés ou indifférenciés, qui sont plus agressifs. - Invasion périnerveuse ou lymphatique :
Si la tumeur envahit les nerfs ou les vaisseaux lymphatiques, cela augmente le risque de propagation et de récidive, ce qui aggrave le pronostic.
Pronostic global :
- La survie globale à 5 ans pour les CEC localisés est très bonne, dépassant souvent les 95% après une prise en charge adéquate.
- En revanche, si le CEC est métastatique, la survie à 5 ans chute considérablement, se situant autour de 40%.
Suivi et surveillance :
Même après un traitement réussi, il est important de suivre de près les patients ayant eu un CEC, car ils présentent un risque accru de récidive ou de développement d’autres cancers cutanés.
Questions / Réponses
Oui, contrairement au carcinome basocellulaire, le carcinome épidermoïde présente un risque plus élevé de métastase s’il n’est pas traité rapidement. Cependant, lorsqu’il est diagnostiqué et traité à un stade précoce, les chances de guérison sont excellentes.
La meilleure prévention est de limiter l’exposition aux rayons UV en utilisant une crème solaire à large spectre, en évitant le soleil aux heures les plus intenses et en portant des vêtements protecteurs. Il est également conseillé d’éviter les cabines de bronzage et de surveiller régulièrement sa peau pour détecter toute anomalie.
Le carcinome épidermoïde est plus agressif que le basocellulaire, car il peut se propager à d’autres parties du corps (métastase). Le basocellulaire, en revanche, est généralement localisé et moins susceptible de se propager, mais les deux nécessitent une prise en charge rapide pour éviter des complications.