Reprises de cicatrices
Définition
La reprise de cicatrices est une intervention chirurgicale visant à améliorer l’apparence d’une cicatrice qui peut être inesthétique ou gênante. Il ne s’agit pas de supprimer la cicatrice, mais de la rendre plus discrète en modifiant sa texture, sa taille, ou en harmonisant sa couleur avec la peau environnante.
Objectifs
L’objectif principal est de rendre la cicatrice moins visible en agissant sur :
- La largeur ou l’épaisseur de la cicatrice.
- La texture (cicatrices hypertrophiques, chéloïdes).
- La pigmentation (cicatrices hyper ou hypo-pigmentées).
Focus sur la Cicatrisation : Phases et Évolution
La cicatrisation est un processus complexe et dynamique qui se déroule en plusieurs phases. La qualité d’une cicatrice dépend de nombreux facteurs, dont la nature de la peau, la localisation, et les soins post-opératoires. Voici les différentes phases de la cicatrisation et leur impact sur l’apparence d’une cicatrice :
- Phase inflammatoire (Jours 0 à 7)
Cette phase débute immédiatement après la blessure ou l’intervention chirurgicale.
• Objectif : Nettoyer la plaie et préparer la régénération des tissus.
• Ce qui se passe : Les vaisseaux sanguins se dilatent pour permettre aux cellules de défense (globules blancs) de nettoyer la zone. Cela se traduit par une rougeur, un gonflement et une légère douleur.
• Apparence de la cicatrice : La plaie est souvent enflée, rouge, et parfois suintante. - Phase de prolifération (Semaine 1 à 3)
Cette phase est caractérisée par la formation de nouveaux tissus pour refermer la plaie.
• Objectif : Formation de nouvelles fibres de collagène et rétablissement de l’intégrité de la peau.
• Ce qui se passe : De nouveaux vaisseaux sanguins se forment, et les fibroblastes produisent du collagène, une protéine essentielle à la structure cutanée. La peau commence à se refermer.
• Apparence de la cicatrice : La cicatrice devient plus ferme et plus visible. Elle peut encore être rouge et épaisse. - Phase de maturation (3 semaines à 2 ans)
C’est la phase la plus longue, durant laquelle la cicatrice évolue lentement vers son aspect définitif.
• Objectif : Remodeler le collagène pour que la cicatrice devienne plus souple et plus plate.
• Ce qui se passe : Les fibres de collagène s’organisent progressivement. La circulation sanguine dans la cicatrice diminue, et la peau retrouve une apparence plus proche de la normale.
• Apparence de la cicatrice : La cicatrice s’affine, sa couleur s’éclaircit et elle devient plus souple. Toutefois, certaines cicatrices peuvent rester rouges ou épaisses pendant plusieurs mois. - Facteurs influençant la cicatrisation
• Âge : La cicatrisation est souvent plus lente chez les personnes âgées.
• Génétique : chacun possède une qualité de cicatrisation qui lui est propre et invariable.
• Type de peau : Les peaux plus foncées ou épaisses sont plus sujettes aux cicatrices chéloïdes ou hypertrophiques.
• Antécédents et habitus : tabac, exposition UV, diabète, trouble vasculaire etc… entrainent des cicatrices de moins bonnes qualités.
• Tension sur la cicatrice : Si la cicatrice est située sur une zone de tension (genoux, coudes, dos), elle sera probablement élargie.
• Soins post-opératoires : Des soins adaptés (pansements, crèmes cicatrisantes, etc.) améliorent considérablement l’apparence finale.
La qualité et l’évolution d’une cicatrice dépendent non seulement du processus naturel de cicatrisation, mais également des soins apportés après l’intervention et de la manière dont la peau réagit. Une bonne compréhension de ces phases permet d’optimiser les résultats et de prendre les précautions nécessaires pour éviter les complications.
Les cicatrices : normales, hypertrophiques et chéloïdes
Les cicatrices sont le résultat naturel du processus de cicatrisation après une blessure, une intervention chirurgicale, ou une incision. Cependant, leur apparence et leur évolution peuvent varier en fonction de la réponse individuelle du corps à la blessure. Voici un aperçu des trois principaux types de cicatrices : normales, hypertrophiques et chéloïdes.
- Cicatrices Normales
Les cicatrices normales représentent le processus standard de guérison d’une plaie sans complications majeures.
• Apparence : Ces cicatrices sont généralement fines, plates et s’éclaircissent avec le temps. Leur couleur initialement rouge ou rose s’atténue progressivement pour devenir proche de celle de la peau environnante.
• Évolution : Après la phase inflammatoire et proliférative, la cicatrice commence à se remodeler et à s’aplatir durant la phase de maturation (jusqu’à deux ans). Les cicatrices normales sont moins visibles et peu gênantes.
• Soin : Un suivi post-opératoire avec hydratation et éventuellement des crèmes spécifiques favorise leur évolution. - Cicatrices Hypertrophiques
Les cicatrices hypertrophiques résultent d’une production excessive de collagène pendant le processus de cicatrisation, mais restent limitées à la zone de la plaie d’origine.
• Apparence : Ces cicatrices sont épaisses, surélevées, souvent rouges ou violacées, et peuvent être légèrement douloureuses ou prurigineuses (démangeaisons).
• Évolution : Elles peuvent apparaître quelques semaines après la blessure et s’améliorent généralement avec le temps, s’aplatissant au bout de plusieurs mois ou années sans dépasser les limites de la plaie initiale.
• Causes et Facteurs de Risque : La tension excessive sur la plaie, les infections et les interventions dans des zones à fort mouvement peuvent accroître le risque de cicatrice hypertrophique.
• Traitement : La gestion inclut l’application de pansements compressifs, de gels de silicone, ou parfois des injections de corticostéroïdes pour réduire l’épaisseur de la cicatrice. - Cicatrices Chéloïdes
Les cicatrices chéloïdes sont des cicatrices anormales qui résultent d’une production excessive et continue de collagène, dépassant largement les limites de la plaie initiale.
• Apparence : Elles sont souvent volumineuses, dures, surélevées, et de couleur rouge à violette. Elles s’étendent de manière excessive par rapport à la blessure d’origine et peuvent continuer à croître même après la guérison de la plaie.
• Évolution : Contrairement aux cicatrices hypertrophiques, les chéloïdes ne s’améliorent généralement pas avec le temps et peuvent même s’aggraver. Elles peuvent être gênantes et entraîner des douleurs ou des démangeaisons importantes.
• Facteurs de Risque : Les personnes à peau foncée ou ayant un phototype élevé (types IV à VI) ou asiatiques sont plus susceptibles de développer des chéloïdes. Certaines zones du corps (torse, épaules, oreilles) sont également plus sujettes à ce type de cicatrice.
• Traitement : Les chéloïdes peuvent être difficiles à traiter. Les options incluent des injections de corticostéroïdes, des pansements compressifs, la cryothérapie, le laser, et parfois la chirurgie, bien que cette dernière comporte un risque de récidive.
Consultation
Lors de la consultation, le chirurgien évalue la nature de la cicatrice, son ancienneté, son emplacement, et l’épaisseur de la peau environnante. Il discute des options possibles, des résultats escomptés et des attentes du patient.
Technique de l'acte
La technique chirurgicale dépend du type de cicatrice à corriger :
- Excision directe : Enlever la cicatrice puis refermer avec des sutures fines.
- Plastie en Z : Technique permettant de redistribuer la tension cutanée en modifiant la direction de la cicatrice.
- Gels et traitements complémentaires : Certains cas peuvent nécessiter des soins complémentaires comme des crèmes à base de silicone ou des injections de corticoïdes.
Post-traitement
- Les pansements sont appliqués pour protéger la zone opérée.
- Des soins locaux sont prescrits pour aider la cicatrisation.
- L’exposition au soleil est déconseillée pour éviter la pigmentation des cicatrices.
Suivi
Les premiers résultats apparaissent après quelques semaines, mais l’évolution complète d’une cicatrice peut prendre plusieurs mois.
Un suivi régulier permet d’évaluer l’évolution et d’ajuster les soins si nécessaire.
Complications
Les complications possibles sont rares, mais peuvent inclure :
- Infection et désunion cicatricielle
- Récidive de la cicatrice hypertrophique ou chéloïde.
- Résultat esthétique non conforme aux attentes.
Tarifs
Les frais de traitement d’une reprise de cicatrice varient en fonction de la technique utilisée et de l’étendue de la cicatrice et de la complexité de la chirurgie. Une injection de corticoïde (kenacort retard) est à partir de 100 € par séance. Une exérèse simple est à partir de 200 € de dépassement chirurgical et une exérèse avec une reconstruction est à partir de 400 € de dépassement chirurgical. Ce geste est pris en charge par la sécurité sociale et peut être partiellement ou totalement remboursée selon votre mutuelle.
Questions / Réponses
Non, la cicatrice ne disparaît jamais totalement. La reprise vise à l’améliorer en la rendant plus discrète.
Les résultats commencent à être visibles après quelques semaines, mais l’apparence finale au moins 1 an.
Des pansements et des crèmes spécifiques sont souvent prescrits pour favoriser la cicatrisation, avec des visites régulières pour suivre l’évolution et de réagir rapidement en fonction des modifications parfois défavorable de la cicatrice.